Formation éleveurs Dr Cherino Parra

Depuis fin 2012, le Dr Nayla Cherino Parra anime des formations acupuncture et résolution émotionnelle pour les éleveurs surtout bovins par l’intermédiaire de différents organismes, voici son témoignage :

Ces formations se déroulent dans toute la France et j’ai formé plus de 1500 éleveurs en 7 ans. Lors de ces formations, je transmets tout naturellement notre capacité à résoudre les émotions aussi bien pour l’éleveur lui-même que pour qu’ils puissent épanouir leurs relations avec leurs animaux. Pour introduire cette transmission, je pose la question suivante aux éleveurs :

« Que se passe-t-il quand vous êtes en colère dans la salle de traite ? Même si vous avez, avant de rentrer, essayé de vous calmer ! »

Les réponses sont unanimes : « les vaches bousent plus, elles sont plus nerveuses et peuvent se décrocher ou retenir leur lait, … ». Je demande alors s’ils veulent découvrir et intégrer notre Capacité Naturelle à Résoudre les Emotions (CNRE) ce qui me permet alors d’avoir des éleveurs demandeurs de cette découverte. Je leur explique en détail ce qu’est une émotion :

  • Son déclenchement organisé par le cerveau reptilien que l’on peut comparer à notre chien de garde, notre « Brutus », pour nous avertir si un événement est bon ou pas pour nous.
  • Sa résolution obtenue immédiatement en se plaçant en zone de sécurité et en laissant les sensations s’apaisées sans interagir.

Je leur permets de prendre conscience que ce mécanisme est identique pour les animaux car ils sont équipés du cerveau reptilien, à la différence prés que pour nous quand nous faisons une séance en direct, l’événement nous prend par surprise alors que pour un animal, les séances se feront en direct mais « programmées » car le praticien va confronter l’animal à un événement sur lequel le praticien peut interagir et qui déclenche le « Brutus » de l’animal.

Je leur détaille alors comment se déroule une séance qui commence dès les 1ers signes de tension que le praticien perçoit chez l’animal,

  1. Arrêtez toute action
  2. Laissez le temps à l’animal de ressentir l’apaisement (qui arrive chez l’animal en quelques secondes jusqu’à maximum 3 minutes) sans rien faire, ni lui parler, ni le caresser.

Il est important de respecter cette zone de 1ères tensions (qui correspond chez nous à la zone de SECURITE dans laquelle nous avons les manifestations physiques liées à l’émotion mais où nous ressentons l’apaisement car nous sommes en sécurité) sinon l’animal passe en zone rouge et il sera alors dans la réaction.

Dès que l’animal montre des signes de détente, le praticien continue la progression de la séance de libération jusqu’à une nouvelle zone de tension. Il est souvent nécessaire de faire 1 à 5 paliers de libération.

Un impératif majeur lors d’une séance avec un animal est que le praticien soit serein. Si son propre « Brutus » s’active, l’animal le ressent et l’animal ne se sent plus en SECURITE.

  • Si, quand l’animal manifeste les 1ères tensions, quel que soit le palier de libération, le praticien ressent son ˝Brutus˝ s’activer, il est important que le praticien s’occupe de son ˝Brutus˝ en trouvant une zone de SECURITE pour lui, pendant que l’animal s’occupe du sien.
  • Si le praticien n’est pas libéré de l’impatience (émotion difficile à reconnaître), attendre maximum 3 minutes que l’animal s’apaise, le temps d’attente peut, alors, réveiller le ˝Brutus˝ d’impatience du praticien. Dans ces conditions, l’animal n’est plus en sécurité. Dans ce cas-là, un moyen de se détourner de l’impatience est de compter jusqu’à 180 qui nous amène également une notion de temps.
  • Si le praticien a bloqué une(des) émotion(s) par rapport à l’attitude de l’animal, il est indispensable que le praticien résolve d’abord son état émotionnel avant de pouvoir aider l’animal à résoudre son propre état émotionnel.
  • Si le lieu n’est pas adapté, par exemple sol glissant (etc.), le praticien peut avoir peur pour l’animal et donc l’animal ne se sent plus en sécurité.

Nous mettons en pratique dès l’après-midi de la 1ère journée de formation d’initiation à l’acupuncture pour l’approche des vaches au cornadis (moyen technique d’immobiliser en douceur les vaches) en vue de montrer les points que les éleveurs vont repérer et s’entrainer à piquer pour la 1ère fois une aiguille d’acupuncture qui sont très fines et souples. L’éleveur qui nous accueille est toujours agréablement surpris que malgré le fait que nous restons un long moment autour des vaches celles-ci sont calmes et beaucoup ruminent voire changent de comportement pour des vaches « peureuses » avant, elles gagnent en sérénité en peu de temps. Je leur fais remarquer ce changement de comportement pour les encourager à intégrer cette nouvelle façon de faire qui même s’ils prennent du temps au départ, c’est du temps de gagner par la suite.

Un éleveur m’a témoignée lors du tour de table de la 2ème journée avoir gagné 3/4 d’heure par traite soit 1H30 par jour en résolvant sa contrariété qu’il soit obligé d’aller chercher les vaches pour qu’elles montent sur le quai de traite. Le soir de la 1ère journée, il a reconnu sa contrariété dès que les 1ères vaches sont restées dans l’aire d’attente et au lieu d’aller les chercher, il s’est assis sur un bidon, à fermer les yeux, observer comment sa contrariété se manifestait en lui et en quelques secondes, tout s’est apaisée. Il a alors ouvert les yeux et constaté que les vaches rentrait seules sur le quai. Dans ce cas, en s’occupant de lui, l’éleveur a libéré le comportement de son troupeau.

Je raconte régulièrement une séance que j’ai faite à une vache qui ne donnait pas son lait par peur du robot de traite. Comme l’éleveur m’accompagnait pour faire cette séance à sa vache, je l’ai guidé pour qu’il régule en différé son impuissance du fait que la vache ne donne pas son lait. Ensuite je me suis dirigée vers la vache prise au cornadis en commençant la 1ère séance dès l’entrée dans l’étable puis à chaque fois qu’elle manifestait des tensions. Une fois devant elle, je vais jusqu’à poser ma main sur son front et lui laisser le temps de ressentir l’apaisement. Nous l’avons relâchée et dirigée vers le robot. Après quelques pas, elle s’arrête, nous lui laissons le temps de ressentir l’apaisement sans rien faire. Dès qu’elle s’est apaisée, je l’invite à marcher de nouveau et à ce moment là, elle s’installe au robot sans difficulté. L’éleveur constate la différence par rapport au fait de la pousser pour y aller qui met beaucoup plus de temps au final pour qu’elle s’y installe. Quand le bras du robot arrive pour la brancher, la vache se tend et je demande d’arrêter le robot et par chance le bras reste sous le ventre de la vache. Après quelques instants, la vache se détend, l’éleveur remet le robot en route et la vache donne directement son lait. Dans ce cas, la peur appartenait à la vache mais par méconnaissance de notre CNRE, l’éleveur a entretenu involontairement cette peur.